Fait divers

Deux soldats du feu du Montargois mis en examen pour agressions sexuelles sur de jeunes sapeurs-pompiers

Deux soldats du feu du Montargois mis en examen pour agressions sexuelles sur de jeunes sapeurs-pompiers
Deux sapeurs-pompiers volontaires ont été mis en examen pour agressions sexuelles sur mineurs. © JB Dos Ramos
 
Une quinzaine de victimes sont actuellement recensées. D’autres pourraient se faire connaître, les faits ayant commencé il y a une quinzaine d’années dans le secteur de Corbeilles-Bellegarde.

Tout a commencé en août 2019, après un signalement effectué par le capitaine Michel Gougou, président de l’Union des sapeurs-pompiers du Loiret, signalement qui a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire contre un jeune pompier volontaire, soupçonné d’agressions sexuelles sur des mineurs.

Celui-ci, âgé d’une vingtaine d’années, encadrait les jeunes sapeurs-pompiers (JSP) de la section Corbeilles-Bellegarde, dans le Montargois, des adolescents de 12 à 16 ans, garçons et filles.

L’agresseur présumé lui aussi victime

Au cours de leurs investigations, les gendarmes de Montargis ont découvert que l’agresseur présumé serait lui-même, comme d’autres jeunes, la victime d’un autre sapeur-pompier volontaire, président de la section des jeunes sapeurs-pompiers de Corbeilles-Bellegarde depuis 2017. 

Les gendarmes ont donc mis au jour deux affaires distinctes, deux dossiers confiés à la juge d’instruction de Montargis. « Dans le cadre de la première affaire, les victimes ont parlé du premier agresseur présumé« , confirme Loïc Abrial, procureur de la République de Montargis.

Interpellé en août, le président de la section des jeunes sapeurs-pompiers, un quinquagénaire, avait été placé en garde à vue, et est toujours aujourd’hui en détention en raison de mises en examen supplétives pour agressions sexuelles.

Le procureur, Loïc Abrial, évoque des attouchements à caractère sexuel et des faits qui auraient commencé en 2005. Le quinquagénaire, qualifié par Loïc Abrial de « prédateur », aurait notamment profité de sorties et d’activités organisées dans le cadre de la section des jeunes sapeurs-pompiers, invitant les adolescents à dormir chez lui la veille. Des faits de corruption de mineurs lui sont également reprochés : selon ses victimes, il leur faisait boire de l’alcool et fumer, puis les invitait à dormir dans son lit

Aucun n’aurait dénoncé les faits, l’homme étant, toujours selon Loïc Abrial, « quelqu’un de très charismatique, très apprécié par les jeunes et par leur famille ».

« Une des victimes a déménagé. Dégagée de l’emprise de son agresseur, elle a pu parler », poursuit le procureur.

Un travail de fourmi réalisé par les enquêteurs

« Un travail de fourmi a été fait par la brigade de recherche de Montargis pour contacter chaque jeune ayant fréquenté la section des jeunes sapeurs-pompiers, dans la plus grande discrétion. On est sur une affaire qui touche exclusivement au secteur de Corbeilles-Bellegarde et une quinzaine de victimes sont actuellement connues. »

LOÏC ABRIAL (Procureur de la République de Montargis)

Aujourd’hui, il n’est pas exclu que d’autres victimes des deux hommes se fassent connaître.

Le plus jeune des deux sapeurs-pompiers volontaires, la victime devenue à son tour agresseur présumé, a été laissé libre et placé sous contrôle judiciaire.

Il a été mis en examen en janvier dernier pour agressions sexuelles sur mineurs ainsi que pour propositions et diffusion de messages à caractère pornographique à des mineurs, ayant envoyé des SMS contenant des photos pornographiques à certains adolescents.

Dans un communiqué daté du mercredi 26 février, le Service départemental d’incendie et de secours du Loiret (Sdis 45) et l’Union départementale des sapeurs-pompiers du Loiret (UDSP 45) ont tenu à préciser qu’en l’attente « des conclusions de cette procédure (NDLR : les mises en examen de deux personnels sapeurs-pompiers), les intéressés ont été immédiatement suspendus de toutes activités de services et associatives au regard de leur engagement comme collaborateurs occasionnels du service public ». Le Sdis 45 et l’UDSP « déplorent de telles révélations mais font confiance à l’institution judiciaire et continuent d’apporter leur concours dans le cadre de cette enquête ». 

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Pascale Auditeau